Enquête sur les salles de fitness en France

Le marché du fitness a été particulièrement dynamique ces dernières années. Interroger ce marché est une nécessité qui devient plus forte. Or, même si des études existent, les enquêtes sur le secteur du fitness restent peu précises sur les caractéristiques des salles en France, notamment en ce qui concerne la question de l’emploi, des activités proposées et des profils de salles.

L’enquête, qui a été réalisée par le Cérès entre janvier et mars 2021, a répondu à plusieurs objectifs :
> recenser les différentes salles de remise en forme
pour établir le plus précisément possible le nombre
d’entreprises actives sur ce secteur ;
> offrir une vision détaillée de la situation des centres
de fitness en visant la construction d’une typologie des
entreprises du secteur et dégager les enjeux de chacune
d’elles ;
> mettre à jour les tendances d’évolution de manière
globale.

Le questionnaire comporte 135 questions réparties en 9 parties :
> Identification de la structure (nom, date de création, localisation, statut, nature, surface)
> Les abonnements
> Les données économiques (chiffre d’affaires, structure des recettes…)
> L’emploi (salariés, coachs…)
> Les infrastructures et le matériel à disposition
> Les activités proposées
> L’impact de la crise sanitaire et les adaptations
> Les perspectives d’évolution
> Les visions du marché du fitness (questions proposées par EuropeActive)
Une des informations essentielles est le nombre effectif de salles de fitness recensées qui s’élève à 6 194 entreprises vérifiées. Cette augmentation correspond au travail approfondi réalisé par le Cérès et à la croissance conjointe des studios yoga, Pilates, de coaching, des salles low cost et des box CrossFit.
En exclusivité, Fitness Challenges Magazine, partenaire de cette enquête, vous livre un extrait des résultats obtenus…

LA CRISE SANITAIRE

Les salles ont dû s’adapter à la crise sanitaire lors de leur période d’ouverture, mais aussi durant la fermeture complète. Lors de l’ouverture, la quasi-totalité des salles a mis en place un protocole sanitaire strict (avec présence de gel hydroalcoolique, désinfection des appareils et des locaux [plus de 2 fois par jour pour la moitié des salles], aération des espaces, réduction du nombre de présents simultanément dans les locaux). En outre, les salles ont développé pour 81 % d’entre elles une offre de service de cours collectifs en ligne, un tiers a proposé une offre de service de coaching.

1- LE PRELEVEMENT PENDANT LE CONFINEMENT
51 % des adhérents ont suspendu leur abonnement au 31 décembre 2020.
Plus précisément, les salles se répartissent de manière équitable entre celles qui ont prélevé pendant le confinement en traitant comptablement ces revenus comme des mensualités normales et celles qui ne l’ont pas fait. Pour les dernières, cela engendre une baisse immédiate du chiffre d’affaires sur 2020. Pour les premières ou celles qui ont enregistré ces revenus dans les produits constatés d’avance, la répercussion se fera sur le chiffre d’affaires 2021, car les abonnés ont cumulé des mois d’abonnements payés en 2020 et consommés en 2021. De ce fait, et compte tenu des contraintes sanitaires début 2021, la crise sanitaire va engendrer des baisses de chiffres d’affaires sur trois exercices comptables au moins : 2020, 2021 et 2022. En effet, si les entreprises ont continué à prélever leurs adhérents, ce prélèvement va engendrer une baisse de recette pour 2021. De surcroît, si l’on considère le fait que la masse salariale n’a pas encore été impactée, cela laisse présager des difficultés de gestion à venir.
Le croisement des CA moyens et du prélèvement des cotisations montre que les entreprises qui ont continué à prélever leurs adhérents en traitant comptablement ces revenus comme des mensualités normales ont une moyenne de CA supérieure. Notons par ailleurs que selon les résultats de l’enquête, alors que 45 % des adhérents ont continué à payer des cotisations pendant la première période de fermeture, ils n’étaient plus que 26 % pour la deuxième. La deuxième période de confinement semble ainsi plus délicate pour les entreprises.

2- LES RISQUES DE LIQUIDATION
Les salles ont fermé en moyenne entre 21 et 22 semaines en 2020. À la question du risque de liquidation la moyenne est de 5/10. Ce chiffre témoigne d’un risque assez fort qui pèse sur les entreprises.
Plus précisément, un peu plus du tiers des salles interrogées précisent que le risque de liquidation est élevé pour leur structure. Pour évaluer les risques encourus par les salles durant la pandémie, nous avons croisé l’intensité du risque (selon trois niveaux : faible/modéré/élevé) et les baisses en pourcentage des CA des entreprises de 2019 à 2020. On se rend compte que les entreprises qui ont une baisse limitée (- de 10 %) sont celles dont le risque de fermeture est faible et modéré. Les risques les plus élevés concernent les entreprises qui ont eu une baisse de leur CA de plus de 20 %.

Les profils de modalités associés aux entreprises qui ont un risque faible sont les suivants : ce sont des salles plutôt grandes (environ 1 500 m2), qui ont un nombre d’abonnés supérieur à la moyenne (plus de 800 abonnés), avec un CA supérieur à la moyenne (plus de 500 k€), un tarif d’abonnement peu élevé (moins de 30 € en moyenne/mois) qui proposent des espaces de pratique variés (au moins 5), sont le plus souvent des succursales de réseaux, et qui envisagent une évolution de leur offre vers la digitalisation. Pour les salles au risque élevé de liquidation : ce sont souvent de petites entreprises (EURL) avec peu de salariés (moins de 20% du CA) et peu d’abonnés (moins de 150). En conclusion, ce sont les petites structures qui pâtiront davantage de la crise que les grandes salles low cost. Le tableau qui suit montre que les structures les plus fragiles sont celles qui en 2019 avaient le moins d’abonnés en moyenne. Les chiffres de 2020 le confirment.

Enquête commandée par ACTIVE-FNEAPL, réalisée par Cérès, parrainée par FITNESS CHALLENGES et AG2R LA MONDIALE