Enquête nationale inédite patients/soignants sur les conditions d’accès à l’activité physique et sportive en cancérologie.
Les études sont unanimes : faire du sport quand on est touché par un cancer, en particulier en étant encadré par des éducateurs formés aux spécificités de cette maladie (asthénie, neuropathie, douleurs, etc.), a de multiples bénéfices, tant physiques que psychologiques : amélioration de la qualité de vie, baisse du risque de dépression, diminution de la fatigue, réduction du risque de rechute, amélioration de la survie… Un constat qui a d’ailleurs conduit la Haute Autorité de Santé, en 2011, à reconnaître l’activité physique comme une thérapeutique non médicamenteuse.
Pour autant, nombreux sont les patients atteints d’un cancer à ne pas pratiquer d’activité physique. La CAMI Sport & Cancer a voulu connaître les conditions d’accès à l’activité physique et sportive en cancérologie ainsi que les principaux freins à sa pratique. Avec le soutien d’Amgen, entreprise du médicament fortement impliquée dans le développement des soins de support en cancérologie, l’association a donc mené une enquête, baptisée PODIUM (Première enquête nationale sur les recommandations et les Déterminants psychosociologiques et physiques de la pratique de l’activité physique en oncologie et en hématologie), auprès de 1 544 patients et de 894 professionnels de santé.
Sport et cancer, deux termes encore difficilement conciliables pour les patients fatigués par leur maladie et leurs traitements.
Les résultats montrent que si 3 patients sur 4 pratiquent une activité physique malgré leur cancer, 13 % ont arrêté à cause de leur maladie. En cause : la fatigue (51 %), le manque de courage (41 %), les douleurs (33 %), mais aussi les idées reçues sur l’importance du repos en cas de fatigue.
La chimiothérapie apparaît comme le traitement le plus fréquemment associé à la sédentarité, probablement en raison de ses effets secondaires, mal supportés par les malades.
Mais le principal frein à la pratique sportive en cancérologie est la méconnaissance des programmes d’activité physique spécifiques, pourtant spécialement conçus pour les personnes atteintes d’un cancer. En effet, à peine 55 % des patients connaissent leur existence, et seulement entre un tiers et la moitié des professionnels de santé !
D’ailleurs, la pratique d’une activité physique malgré un cancer résulte, dans l’immense majorité des cas (79 %), d’une démarche personnelle ; à peine plus de la moitié des patients ont été conseillés par un médecin hospitalier, qu’ils jugent pourtant comme la personne la plus légitime pour le faire.
Notons qu’à l’inverse, 17 % des personnes interrogées ont démarré une activité physique suite au diagnostic de leur cancer, convaincues des bienfaits de la pratique sportive en cancérologie.
Le Médiété®, une méthode unique pour retrouver le plaisir de l’effort physique.
Dès 2000, Jean-Marc Descotes, cofondateur de la CAMI, et la danseuse Marie-Laure Héris ont imaginé une approche pédagogique du corps répondant aux besoins et aux spécificités des patients atteints de cancer : le Médiété®. Son but : permettre à chacun – patients en traitement ou en rémission, jeunes ou vieux, sportifs ou sédentaires… – de se réapproprier son corps.
Les cours de Médiété® sont dispensés en ville ou à l’hôpital, par des éducateurs médico-sportifs formés à cette méthode ainsi qu’aux aspects médicaux, physiques et psychologiques du cancer et aux effets des traitements via un diplôme universitaire « Sport et Cancer ». Il existe aujourd’hui environ 60 centres répartis dans une vingtaine de départements où l’on dispense le Médiété®.
Pour une vraie reconnaissance de l’activité physique et sportive en cancérologie !
Forte du succès rencontré par le Médiété®, la Fédération nationale CAMI Sport & Cancer veut aller plus loin. Elle plaide désormais pour la prise en charge de l’activité physique et sportive en cancérologie (APSC). Car les bénéfices médicaux se traduisent indiscutablement par des bénéfices économiques pour la collectivité. Patients et soignants sont d’ailleurs très largement favorables à une prise en charge de l’activité physique comme thérapie non médicamenteuse de leur cancer, en complément de leur traitement conventionnel (respectivement > 90 % et 75 %).
À propos de la Fédération nationale CAMI Sport & Cancer
La Fédération nationale CAMI Sport & Cancer est la structure référente de l’accompagnement physique et sportif en cancérologie, à travers la mise en place et l’encadrement de cours dédiés aux personnes touchées par un cancer, en ville ou à l’hôpital. Association fondée en 2000 suite à la rencontre d’un oncologue, Thierry Bouillet, et d’un ancien sportif de haut niveau, Jean-Marc Descotes, elle s’appuie sur une méthodologie spécifique créée par ce dernier, le Médiété®. Son objectif : permettre aux patients de bénéficier des apports thérapeutiques de l’activité physique face au cancer, se réapproprier leur corps et prendre plaisir à une pratique régulière. La Fédération nationale CAMI Sport & Cancer a également créé le diplôme universitaire Sport et Cancer (faculté de médecine de l’université de Paris 13) pour garantir la compétence des encadrants. Enfin, elle s’appuie sur une commission scientifique d’experts renommés et sur un réseau national d’éducateurs médico-sportifs, titulaires du DU Sport et Cancer, qui appliquent cette méthodologie.