Le changement de comportement des nouveaux adhérents

Aider les adhérents à changer de comportement avec succès revient à comprendre comment nous pensons. 

Vous pouvez créer la séance d’entraînement parfaite, mais si vous n’incitez pas vos clients à la suivre, elle n’aura pas l’effet escompté. Ces six actions, qui ne sont pas exhaustives, augmenteront les chances de réussite de vos adhérents et vous permettront d’en tirer profit. 

1.         Faites en sorte qu’il soit pertinent sur le plan personnel

Veillez à ce que tous les exercices inclus dans une séance d’entraînement soient directement liés aux résultats ou aux objectifs des clients. Lorsque vous enseignez un exercice, le membre évalue le coût et les avantages de cet exercice par rapport à son objectif global. 

Si je donne à quelqu’un un squat à faire et que son objectif est la forme physique générale, il peut reconnaître la relation entre l’exercice et l’objectif et continuera à inclure cet exercice dans sa routine. En revanche, si elle ne voit pas la relation entre les étirements et la condition physique générale, elle abandonnera cet exercice au profit d’un autre qui, selon elle, contribue à la condition physique générale. C’est peut-être la raison pour laquelle tant de personnes ne parviennent pas à s’échauffer ou à s’étirer de manière appropriée, car elles ne reconnaissent pas les avantages de ces activités pour le résultat global. 

2.         S’efforcer de réduire les obstacles

Parfois, nous dressons des barrières sans même y penser. Une prescription excessive en termes de fréquence des visites ou de volume d’exercice peut créer des obstacles. Suggérer à quelqu’un de s’entraîner 3, 4, 5 fois par semaine pour en tirer les bénéfices est beaucoup trop lorsqu’il s’agit de changer les comportements. Commencez par une fréquence de visite et un volume d’exercice modestes afin que le membre ait une chance de s’adapter avec succès et d’éviter un changement radical de son emploi du temps hebdomadaire. Une à deux fois par semaine est un point de départ réaliste et encourage les membres à augmenter leur fréquence au fil du temps. Un volume d’exercice modeste permet d’éviter les douleurs musculaires d’après séance et donne au membre le temps d’apprendre l’exercice en mettant moins l’accent sur l’intensité. 

3.         Rendre l’exercice facile, agréable et stimulant

Pour les personnes qui commencent à faire de l’exercice, l’inconfort et la douleur constituent un véritable obstacle à leur engagement. J’aime utiliser l’expression « bosse d’inconfort » pour décrire la sensation que l’exercice produit au début. Les pratiquants expérimentés se réjouissent souvent des niveaux excessifs de douleur et d’inconfort, car ils reconnaissent les avantages qu’il y a à mettre son corps dans cette situation. Ne vous relâchez pas au point que l’entraînement ne soit plus stimulant. 

4.         Retour d’information, soutien et reconnaissance

Au cours d’une séance d’exercice, le feed-back et le renforcement sont des moyens pratiques d’encourager et de rassurer les adhérents sur leurs efforts. Des études menées pour mesurer les changements et les effets du feed-back sur les personnes ont montré que ce n’est pas le feed-back en soi qui est important, mais l’effet du feed-back sur les personnes. 

C’est l’effet du retour d’information sur la perception de la compétence des participants, qui modère les changements de motivation et augmente l’adhésion à l’exercice. Les trois domaines sur lesquels le retour d’information doit porter sont la technique, l’effort et l’acquisition de compétences. 

5.         Fixer des objectifs réalistes et réalisables

Lors des consultations individuelles, il est courant d’identifier les objectifs d’un membre en utilisant l’approche SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporel). Cela nous fournit des détails à partir desquels nous pouvons concevoir un programme d’exercices ou suggérer une gamme de cours appropriés, mais cela ne nous permet pas d’identifier le facteur de motivation du comportement. Une question simple que vous pouvez poser à un adhérent pour l’aider à identifier le facteur de motivation est la suivante : que pourrez-vous faire une fois que vous aurez atteint votre/vos objectif(s) ? Cette question clarifie la raison pour laquelle l’adhérent fait de l’exercice, c’est ce qu’on appelle son « Objectif Suprême » et c’est ce qui le motive. 

6.         Éviter la mentalité de seuil

La motivation à maintenir un comportement diminue lorsque les adhérents manquent des séances. Parfois, cela est inévitable et nous devons veiller à ne pas pénaliser trop rapidement ces clients, car nous risquons de déclencher un comportement appelé effet de violation de l’abstinence (AVE). Imaginez la situation suivante : toute la semaine, j’ai mangé sainement pour réduire mon poids. Lorsque j’arrive au dimanche, ma motivation diminue et je décide de me faire plaisir en mangeant une pizza. Une fois que j’ai mangé, mon discours critique me dit que j’ai échoué et que je ferais mieux de finir la pizza, ce que je fais, puis je continue à dévorer tout le contenu du réfrigérateur. 

L’effet de violation de l’abstinence joue à plein.

Cela a aussi, et peut-être surtout, un impact sur la fréquence des visites. Si je ne peux pas faire trois séances cette semaine, autant n’en faire aucune. Si je manque la séance de lundi, je recommencerai lundi prochain. 

Pour éviter que l’effet de violation de l’abstinence ne se déclenche, prévoyez des plages de travail. Il pourrait s’agir d’un objectif de 4 à 12 séances d’entraînement ce mois-ci. Lorsque vous vous entraînez, prévoyez des séances d’une durée de 30 à 90 minutes. Les membres disposent ainsi d’un minimum et d’un maximum à respecter. Les semaines où il a été plus difficile de répondre à leurs besoins en matière d’entraînement, ils peuvent toujours avoir le sentiment d’avoir réussi et j’ai une chance de remonter la pente. 

Chacun de ces six éléments aura un impact sur le comportement, la motivation et l’engagement de vos adhérents. Concentrez-vous sur un seul comportement ou sur un nombre très limité de comportements à la fois. Incitez-les à faire de l’exercice régulièrement avant d’essayer de modifier leur alimentation. 

Paul Bedford – Retention Guru Ltd