Une nouvelle étude montre que le fait de suivre les influenceurs de santé sur les médias sociaux motive les jeunes à faire de l’exercice plus vigoureusement et à manger plus de fruits et de légumes, mais que leur santé mentale en souffre souvent.
En meilleure santé mais pas plus heureux ? The Lifestyle Habits of Health Influencer Followers, publiée dans le Journal of Psychosocial Research on Cyberspace, est une étude transversale portant sur 1 022 jeunes de 18 à 25 ans de Nouvelle-Zélande, des États-Unis et du Royaume-Uni, qui ont répondu à une enquête en 2021 sur leurs habitudes de vie, y compris des mesures de l’utilisation des médias sociaux, des habitudes alimentaires et de l’exercice physique, ainsi que de la santé mentale.
Les résultats ont montré que les adeptes des influenceurs de santé ont déclaré faire plus d’exercice intenses, consommer plus de fruits et légumes et avoir un meilleur bien-être, mais aussi une plus grande détresse – dépression, anxiété et humeur négative, par rapport aux personnes qui ne les suivent pas. L’âge, le sexe, l’origine ethnique, le niveau d’éducation, le statut socio-économique et l’indice de masse corporelle ont été pris en compte.
La plus grande détresse était particulièrement prononcée chez les personnes qui suivaient des influenceurs de santé liés à l’alimentation ou au régime alimentaire. Le fait de suivre des influenceurs semble perturber la relation protectrice typique entre les comportements de santé et la détresse, et une activité physique plus vigoureuse est associée à des niveaux de détresse plus élevés, par rapport aux personnes qui ne suivent pas ces influenceurs.
Les influenceurs sont souvent perçus comme plus crédibles, dignes de confiance, bien informés, authentiques et attrayants que les canaux de communication traditionnels, ce qui pourrait les rendre plus efficaces dans l’adoption de comportements de santé.
Parmi les méfaits possibles des influenceurs de santé, citons le renforcement de l’idéal de forme et la présentation d’images corporelles irréalistes, qui sont tous deux associés à une insatisfaction corporelle accrue, à des symptômes dépressifs et à des niveaux compulsifs d’exercice physique et d’obsession pour des régimes particuliers. L’exercice compulsif et les motivations liées à l’apparence pour faire de l’exercice et bien manger peuvent perturber la relation positive typique entre les comportements sains et la santé mentale.
L’utilisation des médias sociaux a également été corrélée à un mauvais bien-être des adolescents, à une dégradation de l’image corporelle et à une détérioration de la santé mentale. Le rapport indique que « l’utilisation de plateformes visuelles comme Instagram peut être particulièrement néfaste pour la santé mentale parce qu’elles mettent l’accent sur l’apparence, ce qui favorise les comparaisons sociales et une image corporelle négative. »
Les auteurs de la recherche concluent que, bien que les influenceurs de santé puissent être efficaces pour changer les comportements, des recherches supplémentaires sont nécessaires avant de les recommander en tant que tels.
