La disruption low cost et l’impressionnant succès de certains nouveaux modèles d’exploitation de clubs à bas prix, laissent les clubs de gym historiques médusés par le développement massif de nouvelles chaînes comme neoness, l’orange bleue, keep cool, fitness parc et maintenant basic fit.
Le succès low cost a des conséquences irrémédiables sur le fonctionnement du marché du fitness en France. Par l’augmentation de l’offre et de sa diversité, le marché du fitness français est en pleine dilution. Les clubs généralistes sont devant une réduction de leurs audiences commerciales et ne trouvent plus le flux de prospection nécessaire à leurs développements. Les acteurs historiques ont vu en dix ans leurs concurrents être multipliés quelquefois par cinq pour la même zone de chalandise.
• Améliorer massivement l’offre en adoptant le training vidéo à la demande et en anticipant la disruption digitale qui vient, tout en embrassant les nouvelles technologies, comme nouveaux vecteurs d’expériences fitness.
BAISSER LES PRIX
Baisser les prix pour un acteur historique est une démarche très difficile, car elle oblige in fine à une opération de réduction des coûts massive. Sachant que l’on naît low cost, qu’on ne le devient pas. Et qu’être low cost va bien au-delà d’une simple proposition de baisse de prix. Le vrai modèle low cost est toujours une stratégie de niche. Le low cost capture une partie précise, un seul segment de client, qu’il enlève aux clubs traditionnels. Par sa spécialisation, il arrive, sur des locaux plus petits et moins chers, et cela avec beaucoup moins de personnel, à satisfaire pleinement, et quelquefois mieux, le segment choisi. Fondamentalement, être low cost, c’est choisir un segment précis. Les musculeux pour GIGA GYM ou FITNESS PARC, les débutants pas sportifs pour KEEP COOL.
Le vrai challenge que rencontrera le club traditionnel qui voudra améliorer son offre, c’est surtout le financement de ces amé- liorations. Il faut que les marges du club traditionnel ne soient pas déjà trop érodées afin de pouvoir financer cette amélioration du produit, à la fois dans sa dimension équipement et dans sa dimension processus et fabrication de la qualité de service. Or les dommages du low cost font que les clubs traditionnels réagissent trop tard, sont souvent sous-financés et ne peuvent pas trouver les moyens de l’amélioration de leur offre. End of the story.
S’ils trouvent les moyens de financement de ces améliorations, le premier challenge, est d’éviter le risque de surenchère pour finalement peu ou pas de recettes supplémentaires. Si aucune modification du modèle all inclusive (sans facturation annexe) n’est appliquée, on aura la nécessité de trouver toujours plus de clients encore dans un marché qui reste pourtant atomisé et dilué pour une offre globale surdimensionnée. Vouloir des clubs plus chers, plus gourmands en client, sans facturation annexe reste une gageure dans un marché dilué.
L’offre vidéo et l’arrivée des écrans annoncent que c’est tout le fitness numérique qui peut devenir une source de croissance à faible coût pour les clubs traditionnels s’il est incorporé intelligemment dans l’offre existante. La disruption numérique massive a lieu, sur un marché donné, quand non seulement la technologie est disponible à faible coût sur ce marché, mais surtout, quand l’immense majorité du cœur de cible de l’activité est prête pour l’utiliser. C’est le cas aujourd’hui sur le marché du fitness en France. La génération de “digital native” et la génération “millenium” n’ont aucun frein, et ont même un a priori favorable vis-à-vis des nouvelles technologies et de l’entraînement devant un écran. Et ces générations qui ont entre 20 et 40 ans aujourd’hui sont justement le créneau d’âge où la demande pour notre activité fitness est la plus élevée.
« LE LOW COST CAPTURE UNE PARTIE PRÉCISE, UN SEUL SEGMENT DE CLIENT, QU’IL ENLÈVE AUX CLUBS TRADITIONNELS ».
L’adoption massive de l’entraînement avec appli par la jeune génération souligne dans un premier temps le risque que certains de nos clients n’aient plus besoin des clubs de gym pour s’entraîner. C’est ce que l’on appelle le risque de désintermédiation ou d’Ubérisation qui décrit l’élimination d’un acteur historique dans la délivrance de la prestation par la disruption numérique.